Le présent dossier, consacré à l'image des migrations maghrébines sur les écrans français, traite, au moyen d'une série de contributions, du rôle des médias dans la définition et la redéfinition permanente de la "communauté nationale" ainsi que de leur indéniable influence sur la hiérarchisation de ses différentes composantes.
L'histoire de la France arabo-orientale commence dès le VIIe siècle, au moment des conquêtes arabes, et traverse treize siècles d'histoire de France, avec les présences de populations maghrébines, proche-orientales et ottomanes dans l'Hexagone. Ces présences ont contribué à bâtir l'histoire politique, culturelle, militaire, religieuse, artistique et économique de ce pays, de l'empire carolingien de Charlemagne à la République actuelle. Cette anthologie en raconte pas à pas le récit (oublié), en montre les images (inédites) et en souligne toutes les contradictions, du temps des « Sarrasins » à celui de la citoyenneté.
Cet ouvrage analyse, à travers le football, comment l'articulation entre universel et nation se trouve redessinée, mêlant une vision planétaire, sorte de "mondovision", et la glorification d'une nouvelle forme de patriotisme fin de siècle. Facteur d'intégration mais aussi caisse de résonance des comportements racistes, le football pose la question du métissage et de la place de la différence culturelle au sein de la société française (extrait de la quatrième de couverture).
Penser a priori l'étranger comme un délinquant est l'une des plus solides structurations des imaginaires qui favorise les comportements racistes. Déjà présent durant l'Antiquité et au Moyen Age, ce préjugé n'a cessé de s'adapter aux réalités historiques, faisant de l'Autre un danger potentiel. Au début du XXIe siècle, ce préjugé se diffuse autour de deux catégories de populations : d'une part les "clandestins", d'autre part les jeunes issus de l'immigration vivant dans les banlieues pauvres françaises; qui ne cessent d'alimenter la chronique de l'insécurité.; Après avoir analysé le préjugé renouvelé après 1945 qui fait de l'étranger, notamment des Algériens, un "agent d'insécurité", l'auteur étudie le sentiment d'insécurité en tant qu'élément de la crise identitaire en France pour constater enfin que ce préjugé est de plus en plus partagé par l'opinion publique et les médias, les jeunes issus de l'immigration étant les nouvelles cibles.
Soucieux d'alimenter la réflexion sur l'importance de l'irrationnel en politique et tout particulièrement sur la question mettant en jeu l'ethnicité, les auteurs martèlent le fait que l'immigration, enjeu de débat public et électoral, nourrit des idées fausses qui provoquent des attitudes et des comportements bien réels. Préjugés ou stéréotypes, amalgames, clichés, idées reçues, rumeurs, fantasmes, les termes ne manquent pas pour appréhender l'Autre à différentes périodes de l'histoire. Derrière les préjugés et les stéréotypes, la discrimination est une constante.
Le sport, omniprésent dans la vie quotidienne des sociétés contemporaines, est un objet d'étude précieux pour les sciences humaines. Miroir de la société, le sport est un observatoire privilégié pour analyser la vie quotidienne et pour développer de l'ethnicité. La pratique sportive favorise des situations de rencontres interculturelles à la mesure de son développement au cours du XXe siècle. Mais pour autant, le sport est-il un moyen d'intégration ?
C'est dans les années 60 puis 70 que les Français se sont familiarisés avec la question de l'immigration. En effet c'est à travers la presse, la radio ou la télévision qu'ils ont pris conscience des conditions de vie et de travail, mais aussi des problèmes d'adaptation de ces immigrés rencontraient. D'où un sentiment de culpabilité des Français et ce du fait de la misère dans laquelle vivaient ces populations.
Devenue soudainement insensible à toute approche critique sur la question immigrée, l'ensemble de la classe politique s'est identifiée à l'équipe de France Black, Blanc, Beur victorieuse le 12 juillet 1998 de la finale de la Coupe du monde. "L'effet mondial" provoque non seulement la relance de la cote de popularité du président de la République et de son Premier ministre, mais également une prise de position inattendue de Charles Pasqua (la régularisation de tous les sans-papiers) et une mise en difficulté provisoire du Front national.
La chanson populaire est un objet qui a été longtemps négligé par les historiens. Elle apparaît pourtant fondamentale pour retracer les sensibilités collectives dans le cadre de l'histoire culturelle. Bonne révélatrice des mutations de la société française, la variété maghrébine apparaît comme un miroir de la France dans son rapport aux migrants et comme un miroir des migrants dans leur rapport au pays d'accueil : d'abord confinée dans des lieux de rélégation, elle connaîtra par la suite un succès généralisé au cours des années 80. A l'image des évolutions de la société française dans sa globalité, ces chansons s'appuient sur des mélanges de rythmes, de sons et d'instruments.
Revenant sur les politiques restrictives envers l'immigration, l'auteur retrace l'histoire d'une peur française, toujours actuellen qui ne saurait cependant être réduite à un effet de la crise économique. (Présentation de la revue)
A partir de la fin des années 60, la notion de "seuil de tolérance" est apparue dans le discours public. Evoquant la présence immigrée en France, il s'agissait de trouver des explications voire des justifications au développement du racisme. Au-delà d'un seuil présumé dans une ville, un quartier, un immeuble, une école, fixé à environ 10 pour 100 , des réactions racistes seraient à craindre. Cet argumentaire sans aucune base scientifique a servi un discours xénophobe larvé. Parfois utilisé par les scientifiques, les hommes politiques et les journalistes, jusqu'à la fin des années 80, le "seuil de tolérance" renouvelait à la fois le fantasme de l'invasion des étrangers et celui de l'impossible contact positif entre Français et immigrés. (Résumé de l'auteur)